– avril 2021 –
À l’heure du 75ème anniversaire de la création de nos deux entreprises intégrées de la production à la distribution, qu’ont été EDF & GDF, nos dirigeants et gouvernement imposent un programme de séparation nommé Hercule et une vente à la découpe pour Engie. Aucun respect pour ceux qui ont bâti ces entreprises, les ont fait évoluer jusqu’à en faire des entités mondialement reconnues, tant pour le savoir-faire que pour leur contenu d’intérêt collectif et social. Ces dirigeants oublient simplement une chose, c’est que si elles en sont là, c’et bien grâce aux anciens qui n’ont pas compté leurs peines. Alors respect !
Respect également pour les usagers (clients) qui sont restés fidèles à plus de 78 % aux tarifs réglementés* sans céder aux marchands qui leur proposent une électricité plus verte sans réellement produire ou à des tarifs compétitifs puisqu’ils acquièrent des parts de marché à prix imposé par l’Arenh** et la PPE*** en dessous des prix de revient d’EDF pour plus de 30% de la production. Respect pour la fidélité !
Respect aussi pour l’environnement et pour l’avenir de nos enfants. On ferme des centrales nucléaires non émettrices de CO2 qui permettent le traitement des déchets ultimes pour importer de l’électricité produite par des centrales au charbon allemandes. Les Alsaciens apprécient. Et quand on ose parler de coupures annoncées en cas de coup de froid, le PDG, monsieur Levy, ose répliquer que par contre RTE a exporté cet été (émission télévisée du 18 janvier 2021). Et pour ce gouvernement, via la ministre de la transition écologique, si vous voulez vous servir de vos micro-ondes, vous n’avez qu’à baisser votre chauffage. Pour la planète, un peu de respect.
Respect enfin sur les engagements de financement des Activités Sociales. On ne peut unilatéralement arrêter de les financer en dépit des signatures des conventions triennales. Mais c’est vrai qu’il est plus important de distribuer des dividendes que d’assurer les salaires différés des gaziers et électriciens. Une signature ça se respecte.
Respect encore aux salariés qui se battent contre toutes ces manœuvres néfastes. Ils se battent pour l’avenir d’un service public de l’énergie pour tous. Ces salariés et syndicalistes sont convoqués à la gendarmerie ou au tribunal alors qu’ils ne font que défendre l’idée du Comité National de la Résistance qui voulait faire du pays en 1946, la belle France, solidairement responsable.
Et un grand respect pour Marcel Paul, fondateur du statut, alors ministre communiste sous le gouvernement De Gaulle : « Je vous demande de ne jamais oublier que vous avez en charge un instrument fondamental de la vie du pays. Votre dignité, comme l’intérêt national, vous font un devoir impérieux de continuer à défendre sans jamais défaillir le service public propriété de la nation, contre les représentants du grand capital industriel et bancaire dont le seul objectif est d’asservir encore plus le pays à leurs insatiables besoins de domination et de profits ; de continuer avec le même courage à défendre notre légitime statut national, nos retraites, nos œuvres sociales, qui font désormais corps avec les deux établissement publics, issus du Conseil National de la Résistance, expression du combat de ceux qui ont été jusqu’au sacrifice de leur vie pour sauver le pays et, avec lui, ses riches traditions d’humanisme et de liberté. » — Marcel Paul (1900 – 1982)
Jérôme Tixier
Président de la CMCAS Bourgogne