Quand tout fout le camp !

– Octobre 2019 –

Quand, étant petit, j’allais chez ma grand-mère, il y avait toujours un gâteau pour le goûter. Toujours le même. Et comme il était très bon, il n’en restait jamais. Chacun sa part et on était heureux. Puis la famille s’est agrandie mais c’était toujours le même gâteau ! Pas moyens d’en faire un deuxième donc nos parts diminuaient, forcément.

 

La réforme des retraites proposée, c’est cela. Une volonté du gouvernement de bloquer la masse financière à 14% du PIB. Pas de gâteau plus grand + augmentation du nombre des retraités = diminution des pensions pour tous ! Le tout sans savoir où l’on va. Alors comment décider du moment de faire valoir ses droits à retraite, si on ne sait pas le montant de sa pension, ni comment elle va évoluer ? Et les retraités actuels ne seraient pas impactés ? Vous avez déjà oublié le coup de la CSG ? N’ayons pas la mémoire courte !

 

Et pour augmenter les pensions, puisque celui-ci est basé sur le PIB et non plus sur les salaires, il faut que celui-ci augmente. Pour cela il faut vendre plus, être plus compétitif que les importations. Comment cela ? Gel des salaires, non rémunération des heures sup et amélioration de la productivité à travers des suppressions d’effectif donc dégradation des conditions de travail, quel bonheur en perspective ! Autre solution, décrétez que les pensions seront fixés pour tous à 1200 € maximum et contraindre les salariés qui le pourront à prendre une assurance retraite privée dans une banque, sans savoir si le produit financier ou la banque existera encore dans 20 ans – voir ce qui se passa en 2008 aux E U.

Moins de pension entraîne moins de pouvoir d’achat, donc moins de consommation, moins d’accès à la culture, moins de joie de vivre, et moins de participations à nos Activités Sociales.

Moins de pension ce sera aussi pour certains plus de besoins d’aides, plus de difficulté à clore les fins de mois, plus de sollicitations auprès les commissions départementales de Solidarité de la CMCAS. (17% de notre population ont vécu en 2018 avec moins de 1000€ / mois). Et comme la dotation allouée à la CMCAS Bourgogne est en régression, il y aura des choix à faire : aides solidarité contre Arbre de Noël ?

Il y a déjà eu en cette rentrée, 2 journées de mobilisation qui ont rencontré un certain succès, le 19, propre aux IEG en intersyndicale contre le projet gouvernemental de scission d’EDF et le 24 septembre contre la réforme des retraites en inter pro. Ce n’était qu’un début. Si nous voulons garder notre socle commun qu’est le statut national des électriciens et gaziers, il nous faudra faire monter la température. Car sinon tout y passera la péréquation tarifaire, le tarif particulier, la protection sociale. En face, ils ne manquent jamais d’appétit. Leur projet Hercule, voir dossier en page 17, démontre bien le dépeçage prévu.

« On socialise les pertes et on privatise les gains En effet le monde libéral piloté par une minorité de financiers manipulant les politiques au détriment de l’intérêt collectif est sans limite. Leur projet Hercule, très bien expliqué dans le journal des Activités Sociales Spécial de Juillet/Août 2019 consiste à répartir les activités de distribution, de services, de commercialisation et les actifs liés aux énergies renouvelables d’un côté et les actifs Français et européens de production nucléaires, du thermique à flamme et peut-être même de l’hydraulique ainsi que les réseaux de transport de l’autre. L’ouverture du marché à la concurrence a profondément bouleversé le service public de l’énergie, l’organisation et la structure des entreprises. Depuis la création d’EDF SA en 2004, l’implication des salariés dans leur travail a permis à l’état de percevoir plus de 22 Md € de dividendes. Le locataire de l’Elysée aurait pu s’interroger sur la juste répartition de ces richesses créées, mais NON, il préfère passer à la vitesse supérieure pour augmenter davantage la rémunération des actionnaires… En isolant dans une entité « EDF Bleu » : la production pilotable d’électricité (nucléaire, hydraulique…) et dans une autre entité « EDF Vert » tout le reste, avec pour chacune de ces entités une part plus ou moins importante de l’état à son capital, l’état vise une opération hautement financière qui ferait passer le scandale de la privatisation des autoroutes pour de la pacotille. S’il parvenait à ses fins, il n’y aurait plus de mutualisation des risques à EDF. Un nouveau pas serait franchi vers plus de libéralisation et de privatisation de l’entreprise intégrée EDF : une privatisation des profits et une socialisation des risques.

En effet, l’entité « EDF Vert » regrouperait certaines activités très rentables, comme celle de la distribution d’électricité opérée par Enedis, et serait constituée d’une part plus importante d’investissements privés sans risques., « Plus de statut unique pour l’ensemble des salariés mais de vagues contrats collectifs qui seront bien loin de nos conquis d’aujourd’hui. Quid des activités sociales partout et pour tous !? Et si certains sont tentés par l’aventure, qu’ils méditent sur ce nouvel adage de toujours mon camarade JP : « Quand il n’y a plus de troupeau, il n’y a plus besoin de berger ».

 

Jérôme Tixier
Président de la CMCAS Bourgogne

« Rien n’est joué, tout est possible » Nicolas Cano, Président de la CCAS

 

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