Ces changements de mots qui donnent des maux de tête

– Octobre 2018 –

Le 2 juillet, le gouvernement voulait, par la loi, changer le terme Sécurité sociale par Protection sociale. Simple sémantique, que nenni. Cela fait des décennies que patronat et gouvernement veulent revenir sur la Sécurité sociale payée à la source, sous forme de « salaire brut » par les employeurs. Supprimer les cotisations pour qu’elles deviennent des charges à réduire pour faire baisser le coût du travail. Parce que les salaires sont des coûts et non la juste rémunération du labeur fourni par les salariés. Celui-ci devenant, par ailleurs un collaborateur, supprimant ainsi le lien de subordination à l’entreprise.

On augmente la CSG aux retraités pour remplacer les « charges » des smicards. Donc, on remplace les cotisations par un impôt. Car, oui, la CSG est un impôt puisqu’il n’ouvre pas droit à affiliation aux régimes sociaux. Et redonc fin de cotisations sociales préaffectées à la Sécurité sociale par des prélèvements non préaffectés. La CSG, un impôt, un budget qui pourra être affecté selon le bon vouloir des gouvernants.

Ambroise Croizat, ministre communiste signataire de la loi en 1946, nous avait prévenu : « Ne jamais considérer cela comme conquis, car le patronat ne désarme jamais ». Il disait conquis et non acquis, car cela ne relève pas du bon vouloir des employeurs. Mais c’est bien la lutte des travailleurs en masse qui a permis de les libérer de la hantise du lendemain par cette Sécurité sociale.

Et pour le citer à nouveau : « La Sécurité sociale n’est pas qu’une affaire de lois, elle réclame une action concrète dans la cité, dans l’entreprise. Elle réclame vos mains ». Et c’est de cela qu’elle a besoin aujourd’hui.

Autres changements chauds de la rentrée avec la mise en vente à la découpe d’EDF après la privatisation totale d’Engie. Ce qui aura des conséquences sur les centres d’appels, l’activité GNL, l’avenir des stockages gaziers, les fermetures de boutiques de proximité et donc sur les emplois. Pour EDF cela a déjà commencé avec l’ouverture des concessions hydrauliques aux appétits financiers de l’Europe libérale. Puis ce sera les fermetures des centrales thermiques à partir du charbon d’EDF et UNIPER. La fermeture de la centrale de Fessenheim, même si celle-ci a été ajournée par le retard dans les travaux de l’EPR de Flamanville va suivre. La fermeture des dispatchings régionaux RTE, le dumping social et les suppressions massives d’emplois dans les entreprises sont eux toujours en cours. Avec l’impact que cela aura sur nos Activités Sociales, notre statut.

Et enfin, des changements souhaités lors des assemblées générales de SLVie au sujet de la mise en place du coefficient social. Martial Duband, trésorier général de la CMCAS vous en parle dans ce journal en page 7. Les élus présents à ces Assemblées Générales vous ont écoutés et entendus. L’orientation ne change pas, l’intérieur s’adapte. Comme Martial l’avait indiqué dans le précédent journal, échos de Bourgogne n°41 page 5 « Rien n’est écrit dans le marbre ». C’est avec votre participation que l’on avancera. Sans oublier que là aussi, les employeurs et gouvernants ont des idées sur la question. Mais ce ne sont pas les nôtres.

Vos responsables d’activités ont fait remonter leurs projets-budgets. L’année 2019 promet d’être riche en événements. Des choix vont être menés par le Conseil d’Administration en cette fin d’année pour les équilibrer avec la dotation pour la CMCAS Bourgogne. Dotation en baisse, donc il va falloir une gestion rigoureuse mais aussi un besoin de vous faire entendre auprès des employeurs.

Jérôme TIXIER
Président de la CMCAS Bourgogne
« Une fois rien, c’est rien ; deux fois rien, ce n’est pas beaucoup, mais pour trois fois rien, on peut déjà s’acheter quelque chose, et pour pas cher » Raymond Devos

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